Malgouvernance : Article 66, code électoral, dialogue inclusif comme solutions pour Mgr Kléda

Mgr Kléda

Mgr Kléda propose en outre la restitution de l’argent volé, le renforcement des institutions de lutte contre la corruption et l’organisation des élections libres et transparentes. Gages d’une véritable réconciliation nationale.

L’archevêque en appelle à la responsabilité de ceux qui ont la charge de conduire les destinées des Camerounais, d’assurer la protection et la sécurité de leurs compatriotes. Il réitère la nécessité d’un dialogue franc et inclusif pour réconcilier les fils et filles du pays et mettre un terme aux conflits armés qui divisent le Cameroun. « Car, souligne le prélat, c’est la mauvaise manière dont notre pays est gouverné qui crée des injustices, augmente la vague des revendications et des soulèvements au sein de la population, apporte la division et les clivages, suscite la haine entre frères et sœurs, fils et filles d’un même pays. » La lutte contre la pauvreté est à ce point impérative. « L’heure est donc venue pour nous tous, administrateurs et administrés, de sortir de notre égoïsme et de notre cupidité et de comprendre que les ressources et les biens, dont dispose le pays, doivent servir au bien-être de tous, conformément au principe de la destination universelle des biens. »

En outre, le prélat exhorte les pouvoirs publics à œuvrer au renforcement des pouvoirs des institutions chargées de la lutte contre la corruption par des mesures garantissant leur impartialité, leur autonomie, et à les doter de l’autorité juridique nécessaire, du pouvoir d’enquêtes et de coercition. Il demande l’application des lois en vigueur contre la corruption et l’application de l’article 66 de la Constitution du Cameroun portant sur la déclaration des biens et avoirs des administrateurs au début et à la fin de leur mandat. Les gestionnaires de deniers publics doivent cesser de voler et restituer les biens volés. Car, « Distraire ces fonds d’une manière ou d’une autre et à quelque niveau que ce soit, c’est exproprier les Camerounais de leur dû et les priver du confort qui en découle notamment dans la construction des infrastructures telles que les routes, les écoles, les hôpitaux, les adductions d’eau. Il est impérieux pour un relèvement de notre pays, que tous ceux qui volent depuis le sommet jusqu’à la base, cessent de voler. »

Outre la révision du code électoral « pour donner l’égalité de chance à tous » et l’organisation des élections libres et transparentes, l’archevêque de Douala fait siennes certaines requêtes déjà exprimées par d’autres acteurs sociaux, dont le patronat camerounais. La réforme du système éducatif est indispensable et urgente. « Elle doit donner une formation humaine et intégrale qui réponde à nos besoins et réalités locaux. Les programmes scolaires et académiques doivent permettre une insertion professionnelle immédiate. » Les décideurs doivent « susciter un climat favorable à la création des emplois, du travail stable, bien rémunéré dans le respect de la dignité et des droits des travailleurs dans les secteurs publics, parapublics et privés ». Les mesures fiscales doivent favoriser les investissements locaux et étrangers. Enfin, « il faut vaincre l’appétit de la possession et de l’enrichissement illicite qui sont à l’origine de ces maux qui minent notre pays et opérer un changement de mentalité et une conversion radicale et profonde ».

Théodore Tchopa / 237online.com

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